Leyokki

Artiste



Leyokki est un musicien de l’image.

Artiste et réalisateur, ses vidéos doivent plus au musical qu’au romanesque. En général sans texte ni personnage, elles sont des narrations de formes, d’images et de sons, qui résonnent à la façon d’une sonate ou d’un quatuor. Vidéos musicales, elles sont aussi picturales: nés de superpositions d’images de tous types de registres — dessins, 3D, images générées par intelligence artificielle ou par algorithmes — la matière de ses films s’assemble et se compose comme autant de tableaux mouvants. Les vidéos de Leyokki, avant de raconter des histoires, sont des mouvements de matière : ce sont des « cinégraphies ».


Ces cinégraphies sont soit pré-enregistrées (“cinégraphies convenues”) ou bien “vivantes”, c’est-à-dire interprétées en temps réel. Leur interprétation passe alors par une forme de partition (la notation cinégraphique), d’instruments (consoles de bois et de métal) et d’un logiciel, tous conçus par l’artiste.

Démarche Artistique


Chaque film est une performance, souvent interprétée en direct, superposant des séquences modifiables à l’infini, soutenues par une « partition cinégraphique » qu’il a lui-même inventée. Ses films sont peuplés d’arbres virtuels et d’oiseaux impossibles, déployant une véritable virologie plastique. Leyokki brouille les frontières entre cinéma, peinture et musique, et invite le spectateur à traverser ses oeuvres comme on traverse un rêve en perpétuel mouvement. Mais les pièces de Leyokki, si elles sont musicales, sont avant tout picturales.

L’oeuvre de Leyokki se traverse en lignes de fuites, dans un cinéma qui se prend tour à tour pour une peinture, pour une musique, pour un livre, dans le déploiement kaléidoscopique d’une pensée en mouvement. Ainsi, une oeuvre étudie un tableau classique en le réinventant en trois dimensions (#wreckOfHope), une autre prend le témoignage glaçant d’un abattoir pour en peindre le sang comme matière abstraite, entre le sublime et l’horreur (Croquis:: Boeuf), une autre encore creuse la matière pixellaire d’archives anthropologiques, faisant de la destruction de l’image le lieu même de la révélation de ce qui la traverse (collectif Brèches).

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